La théorie de l’attachement
La théorie de l’attachement a été fondé dans les années 50-60 par un psychiatre britannique : John Bowlby.
Cette théorie s’intéresse aux premiers liens que nous tissons dans notre existence, ceux tissés avec nos figures d’attachement : nos parents la plupart du temps, parfois nos grands-parents, frère/soeur ainé ou autres. Ces premiers liens vont déterminer plus tard notre façon d’être en lien de façon générale.
Je vais développer ici ce que l’Intelligence Relationnelle retient de cette théorie de l’attachement.
Différents types d’attachement
La théorie de l’attachement distingue l’attachement sécure que certaines personnes ont pu vivre de différentes formes d’attachement insécure.
L’attachement sécure
Les personnes qui ont eu la chance de vivre un attachement sécure ont connu des figures d’attachement qui leur ont fourni proximité, réconfort et protection.
La figure d’attachement (FA) a répondu aux différents besoins de base de l’enfant :
- besoin de se sentir protégé, en sécurité, porté
- besoin que nos émotions soient accueillies, et que la FA s’engage, se rapproche, si besoin, pour contenir, rassurer, consoler, bercer, calmer
- besoin que la FA s’ajuste, s’accorde à l’enfant en terme de distance et de rythme, granularise : ajuste la quantité d’informations à la capacité d’assimilation de l’enfant
- besoin d’être vu pour ce que je suis, différent, unique, ou pour ma souffrance, sans attente, sans avoir rien à faire pour ça
- besoin de continuité dans la relation (pas de rupture relationnelle)
- besoin d’attention, de se sentir précieux, d’être guidé, soutenu dans ses explorations
- besoin de sentir qu’on a une place dans la famille
- besoin de vivre des conflits qui permettent de rendre la relation plus forte
Ces différents besoins étant nourris, l’enfant peut sentir que sa FA sera présente en cas de détresse ou de danger. Il va alors développer une confiance de fond dans les relations, sera à l’écoute des signaux de danger s’il y en a. Il pourra explorer son environnement avec une sécurité de fond qui constituera une sorte de filet de sécurité une fois adulte.
Les attachements insécures
Dans ce type de premiers liens avec les FA, les besoins de base n’ont pas été suffisamment nourris voir pas du tout.
Le rôle du thérapeute en Intelligence relationnelle n’est pas de juger vos parents à ce sujet. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, avec leur histoire, leurs propres manques. En revanche, son rôle est de vous permettre de prendre conscience, de valider les manques que vous avez vécu. De sortir parfois d’une forme de minimisation ou de déni à ce sujet. C’était important à l’époque car ça vous a permis de survivre à cette situation.
Le thérapeute en Intelligence Relationnelle est aussi là pour vous permettre de vivre dans le présent une relation avec une figure d’attachement sécure. Il a lui-même été visiter son propre attachement de façon à construire cette sécurité dans la relation. En vivant cette relation avec votre thérapeute, vous reconstruisez peu à peu votre filet de sécurité intérieur. De telle manière que vous puissiez vous aussi explorer le monde et vous détacher peu à peu de votre figure d’attachement. Comme des enfants avec leurs parents,. Ce processus est heureusement plus rapide, même si ça peut prendre plusieurs mois voir parfois plusieurs années, en particulier si vous avez eu des figures d’attachement violentes.
Il existe plusieurs types d’attachement insécure :
- l’attachement ambivalent/anxieux : dans ce cas de figure, l’enfant ne connait pas une relation sécure dans la durée, la continuité. Il ne sait pas quand sa FA sera disponible ou pas. Ca engendre de l’anxiété et une tendance à soit coller sa figure d’attachement soit maximiser ses signaux pour avoir de l’attention. L’enfant a du mal à se calmer quand le parent se rapproche car il ne sait pas si ça va durer ou pas.
- l’attachement évitant : l’enfant ne connait pas un accueil ou un engagement de la FA pour répondre à ses besoins. Il peut même connaitre soit une forme d’intrusion, de non respect de ses limites, soit une forme de rejet. En réponse à cette situation in apprend à se débrouiller tout seul.
- l’attachement désorganisé : l’enfant est face à des parents menaçants, toxiques ou violents. Il a peur mais il n’y a pas de solution puisque la FA censée le protéger est le danger. Face à ça il a des comportements contradictoires, peut attaquer les autres de différentes façons ou s’attaquer lui-même